Je réponds à l'invitation de Xavier Marchand. Le texte ci-dessous ne prétend pas apporter des solutions techniques à tous les maux de la société. Il appelle à se concentrer sur quelques aspects de notre vie en société (sécurité, revenus, logement, santé) qui amoindrissent l'existence d'une bonne partie de la population et propose une approche pour y remédier.
Utiles en 2012
Même si l’abstention aux élections cantonales de mars 2011 a été très importante, le score qu’y a fait le Front national a surpris. À l’évidence, nombreux sont les ouvriers et les employés qui ont voulu exprimer leur conviction que les partis de droite comme de gauche n’avaient pas la volonté de prendre les mesures nécessaires pour enrayer la dégradation continue de leurs conditions d’existence.
Cette conviction, nous la partageons. C’est pourquoi nous voulons proposer un petit nombre de mesures concrètes à populariser à l’occasion des élections de 2012 ainsi qu’une méthode pour les faire adopter et mettre en pratique.
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Ce qui est remarquable, dans ces élections cantonales de mars 2011, ce n’est pas tant que le Front national ait recueilli un gros million de voix au premier tour ; c’est que là où il est resté présent au second tour, des électeurs qui avaient précédemment voté pour la droite ou pour la gauche l’ont considéré comme un porte-parole légitime pour exprimer leur opposition au candidat qui, dans la quasi-totalité des cas, allait être élu.
Immigrés : un débat obscur
Ce qui montre à coup sûr qu’il s’agit d’un vote de protestation. La majorité de ces électeurs du FN ne sont des nostalgiques ni du pétainisme, ni de la monarchie. Des racistes ? Si c’était le cas, le vote FN ne fluctuerait pas autant d’une élection à l’autre. Mais ce qui est vrai, c’est que la question de l’immigration est de nature à provoquer un rejet de tous les partis de gouvernement tellement leurs politiques et leurs discours sur ce sujet paraissent incohérents. Depuis 35 ans, l’immigration (hors Union européenne) est officiellement limitée au « regroupement familial » ; tout le monde se rend bien compte que ça n’est pas le cas. Les gouvernements, quels qu’ils soient, retouchent sans cesse les lois sur l’immigration et n’excluent heureusement pas l’immigration de travailleurs, même si celle-ci est réputée minime. Ils nous disent que l’immigration – ou une certaine immigration – est un « problème », mais il n’est pourtant pas question d’y mettre fin. En face, des centaines d’association et de mouvements dénoncent sans cesse les conditions indignes faites aux immigrants, réguliers ou non. Et quand le traitement de « sans-papiers » par l’administration paraît trop cruel ou trop absurde, le gouvernement, sous la pression, fait marche arrière et foule aux pieds la sacro-sainte « légalité républicaine ».
Tout ça suscite incompréhension et exaspération parmi les habitants qui se débattent dans les difficultés de toutes sortes. On soupçonne un complot : comment se fait-il, qu’alors qu’ils sont confrontés à un chômage massif, à des fins de mois difficiles, à des difficultés de logement, à des écoles qui ont de plus en plus de mal à intéresser leurs enfants, à des services d’urgence des hôpitaux saturés et que dans les centres-villes on trouve des mendiants – de toutes origines – tous les cinquante mètres, comment se fait-il, donc, que des gens sans formation particulière puissent penser trouver en France des conditions de vie décentes, qu’ils puissent à tout le moins s’y loger et y travailler, et que le gouvernement ne les en dissuade pas ? « Complot », il y en a bien eu un, mais dans les années 1960, quand le gouvernement Pompidou a décidé d’avoir recours à des paysans marocains pour éviter une hausse trop forte des salaires dans la grande industrie. Ces ouvriers, comme bien d’autres, immigrés ou non, ont été lourdement frappés par les restructurations des années 1970 et ils se sont trouvés marginalisés, et souvent, plus grave encore, leurs enfants avec eux, par la modernisation de l’industrie depuis les années 1980.
Marchands d’illusions
On objectera que le Front national n’a aucune vraie solution à apporter aux difficultés dans lesquelles se débat une partie de plus en plus grande de la population – difficultés nées de la transformation continue de la production, ponctuée par de grandes purges d’effectifs dans l’industrie, au début des années 1980, au tournant des années 1990, de nouveau autour de l’an 2000 et encore massivement en 2009. Son programme « économique » ressemble d’ailleurs étrangement à celui de la « gauche de la gauche » : abandon de l’euro, dévaluation, protectionnisme, reconstruction de l’industrie. L’un comme l’autre rêvent de revenir aux années 1950, celles des guerres coloniales, des patrons franco-français avec des comptes en Suisse, celles des semaines ouvrières de 50 heures, des ouvriers qui n’avaient pas de voiture ; celles de la peine de mort, des femmes au foyer, quand la propagande pour la contraception était un délit et l’avortement un crime.
Mais on ne voit pas pourquoi l’électorat du FN, ou celui des autres partis, d’ailleurs, accorderait plus ou moins de crédit à son programme qu’à celui de l’UMPS : le discours dominant n’est-il pas que pour sortir de la « crise », il faudra un peu plus de croissance ? Pour la droite, il faut améliorer la compétitivité, c’est-à-dire faire baisser le coût du travail – celui des employés et des ouvriers. Jusqu’où ? Pour arriver au niveau des travailleurs philippins ou indonésiens, il faudra des conditions de logement et de transport philippines ou indonésiennes, et des systèmes éducatifs et sanitaires du même niveau. Pour la gauche, un peu plus de dépenses publiques, d’emplois « aidés », et ça sera bon – la consommation repartira. Comment s’étonner que le doute s’installe ? Depuis 30 ans, ces trente années prétendues de « crise », la croissance, celle qui compte vraiment, celle de la consommation par tête d’habitant, a été de fait très importante. À l’évidence, ce ne sont pas les visiteurs des restaus du cœur qui en ont bénéficié. Et le chômage, la précarité, la marginalisation n’ont fait qu’augmenter, comme dans bien d’autres pays, d’ailleurs. Mais tout le monde n’a pas perdu à la mondialisation.
Les partis politiques qui ont le plus le vent en poupe – FN y compris – agitent de vagues catalogues de mesures, mais ils ne sont pas prêts à ouvrir le seul débat qui compte : comment assurer à tous les habitants de notre pays la possibilité de mener une vie décente ? Prenons l’occasion des élections de 2012 pour affirmer haut et fort qu’un tel débat est nécessaire et possible. Et voici quelques orientations que nous voulons lui soumettre.
Sécurité
Les intimidations dans les cages d’escalier, les vols à la tire, ceux des scooters et des téléphones portables, les portes de cave sans cesse fracturées ; les brutalités, le racket, les vols que subissent enfants et adolescents ; le vandalisme incessant, avec de temps à autre des flambées – il est loin le joli temps de Mai 68 où la vue de quelques voitures incendiées au Quartier latin suffisait à révulser une majorité de téléspectateurs – qui détruisent aussi une école ou une bibliothèque d’un quartier populaire. Rien de spectaculaire, mais tout ça pourrit l’existence d’une bonne partie de la population, qui se sent impuissante et abandonnée.
Trafic de drogue : fin de partie
Dans ce triste paysage où la France s’est installée depuis trente ans, le trafic des drogues, ses réseaux, ses gangs qui s’installent dans les quartiers populaires les plus délaissés est à l’origine d’une lutte pour les territoires et d’affrontements de plus en plus meurtriers entre revendeurs. La France n’est pas l’Amérique centrale, mais qui peut souhaiter qu’elle en prenne le chemin ? Pourtant, la solution à cette délinquance-là est connue depuis des années : non pas la « dépénalisation » de l’usage (largement acquise dans les faits), qui augmente l’intérêt du trafic pour les vendeurs, mais la nationalisation du commerce des drogues : fin du trafic, des accords d’approvisionnement qui assainiront aussi la situation dans les pays producteurs sélectionnés, une qualité maîtrisée, un accompagnement possible des consommateurs à risque, des campagnes de prévention (comment faire de la prévention aujourd’hui pour des usages qui sont supposés ne pas exister ?), des ressources supplémentaires pour le système de santé et la diminution de l’attrait d’un fruit qui n’est plus défendu.
La fin de l’argent liquide
Tous les trafics, mais aussi la grande majorité des vols, ne sont possibles que s’ils peuvent se transformer en espèces. Il est donc temps de les supprimer. Que des petits commerçants puissent encore être tués pour quelques centaines d’euros, des milliers de personnes agressées, des convoyeurs de fonds attaqués alors que tous les moyens existent aujourd’hui pour supprimer billets et pièces est inacceptable. Les économies que réaliseront les banques (sans parler de tous les autres commerces) avec cette suppression et celle des chèques (finis, les chèques en bois), seront largement suffisantes pour rendre obligatoires et gratuits les paiements électroniques pour toutes les dépenses.
Avec cette disparition, plus de travail au noir, plus de petite fraude fiscale ; même le travail des prostitués deviendra plus sûr pour les deux parties, et le proxénétisme bien plus difficile à dissimuler.
Une vie décente pour tous
Plus de trente ans de rejet et de mépris ont conduit toute une partie de la population à perdre l’envie de mener une activité ordinaire, et elle ne connaît même pas les comportements nécessaires à celle-ci. Il lui a fallu trouver les moyens de survivre, légaux ou pas, entre allocations, fraude, petite rapine et trafic. Les frustrations de ceux qui campent aux portes d’une société qui étale son opulence et la variété de ses activités ne disparaîtront pas en quelques années. Les mesures d’urgence comme la fin du trafic de drogue et celle de l’argent liquide n’élimineront pas d’un coup l’insécurité et le vandalisme – il faudra des dizaines d’années pour supprimer toutes les frustrations qui en sont la cause – ni, bien sûr, à la grande délinquance, en particulier financière. Mais elles affirmeront concrètement une volonté de changement, et elles permettront de dégager des ressources pour pacifier les relations entre les gens. Elles devront être accompagnées immédiatement par un patient travail de récupération des armes qui se sont répandues dans le pays depuis vingt ans.
Mais ces mesures vont priver de ressources un nombre important d’habitants, par exemple ceux qui produisent et distribuent pièces et billet, et, surtout, ces dizaines de milliers de familles pour lesquelles les trafics et le travail au noir constituent une part importante, voire essentielle, de leurs revenus. À tous, il faut garantir les moyens d’une existence décente, pas seulement une allocation de survie qui ne peut que les enfoncer dans la misère ou les renvoyer vers d’autres formes de criminalité.
Changer d’activité sans craindre pour l’avenir
Et plus généralement : chaque fois qu’il va falloir mettre fin à une activité dangereuse ou inutile, il est indispensable que l’existence de ceux qui l’exécutaient – souvent parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix – soit préservée, qu’ils puissent rapidement trouver une autre activité ou non. Comment pourra-t-on par exemple restructurer les quelques milliers d’élevages de porcs qui depuis des dizaines d’années polluent profondément les eaux bretonnes, si on ne garantit pas aux éleveurs, à ceux qui voudront continuer dans des élevages conformes aux exigences de la société comme à ceux qui devront s’arrêter, des conditions d’existence normales ?
Le débat récent sur les retraites s’est concentré sur l’âge théorique de départ. Mais, bien sûr, la question fondamentale est celle-ci : est-il acceptable, comme ça l’a été il y a quelques dizaines d’années (mais pour un nombre bien plus faible de retraités), de laisser une partie grandissante de la population s’enfoncer dans la misère en vieillissant ? C’est pourtant ce qui commence à se produire, car avec le chômage massif de ces dernières décennies, le travail par intermittence, les salaires autour du SMIC, des retraités de plus en plus nombreux n’ont ou n’auront qu’une retraite inférieure à mille euros. À deux, c’est déjà difficile. Mais pour une personne seule – et on sait combien s’accroît le nombre de familles monoparentales et de personnes séparées – comment s’en sortir ? Même les retraités qui seront parvenus à l’âge de la retraite en ayant malgré tout réussi à finir de payer leur logement se trouveront rapidement confrontés au coût des grosses réparations nécessaire à celui-ci.
Et, d’un autre côté, est-il acceptable, dans un système où les retraites sont financées par l’impôt (car les cotisations de retraite ne sont rien d’autre qu’un impôt sur le revenu), qu’à côté de ces retraités pauvres, d’autres perçoivent plus que des salariés en activité ?
Plus généralement, l’égalisation des revenus présentera de très nombreux avantages : finis, la course aux allocations de toutes sortes, les démêlés avec les administrations, les combines ou pire. Abolies, la lutte pour les subventions et la mendicité à grande échelle de toutes les associations, grandes ou petites, qui se donnent entre autres pour mission de venir en aide « aux plus démunis ». Simplifiés, tous les impôts. Mieux : l’égalisation des revenus va permettre d’utiliser les prix pour lutter contre les gaspillages, remplacer des consommations nocives par des consommations plus saines, peut-être plus coûteuses. C’est actuellement impossible puisque les prix de produits de première nécessité pourraient devenir trop élevés pour les moins aisés et resteraient toujours trop bas pour influer sur la consommation de ceux qui le sont plus. Et plus important encore : l’égalisation des revenus est indispensable pour que tous puissent changer d’activité sans craindre une baisse de leur niveau de vie, quelles que soient les causes de ce changement.
Mais pour une vie décente, une consommation équilibrée ne suffit pas : encore faut-il être logé correctement, et se maintenir en aussi bonne santé que possible.
Un logement, ça sert à loger
Notre société – et la France n’a rien d’unique dans ce domaine – a inventé trois sortes d’êtres humains : ceux qui se logent dans des logements (heureusement, la majorité des habitants de notre pays), ceux qui sont logés dans des logements sociaux, et ceux qui vivent dans des conditions indignes. Donc : les premiers, souvent avec des aides publiques, sont logés par le « marché » ; les deuxièmes, par le bon vouloir des élus ou de l’administration ; et les troisièmes, comme ils peuvent – en payant parfois plus que les premiers ou les deuxièmes.
La population augmente, les couples, souvent, se séparent : il faut continuer à construire, chaque année, un nombre important de logements. Les logements vides ne se trouvent pas nécessairement là où les habitants veulent se loger.
Pour faciliter à la fois la construction des logements et le déménagement des habitants, un certain nombre de mesures sont nécessaires.
Le sol est un bien commun
En premier lieu, il faut mettre fin à cette absurdité qu’est la propriété privée du sol : chaque fois qu’un bâtiment est vendu, l’acheteur paie le prix du terrain ; pour peu que celui-ci soit bien placé, dans une ville où la population augmente, le vendeur encaisse une plus-value importante, et l’acheteur espère bien faire de même plus tard. Pourtant, le sol n’est en rien « usé » par la présence d’un bâtiment. Alors qu’on vante sans cesse l’effort et le fruit du travail, bon nombre de patrimoines substantiels n’ont résulté que de la chance d’avoir eu dans la famille un terrain ou un bâtiment bien placé, ou de manœuvres ayant obtenu l’augmentation des droits à construire.
Il faut donc que les communes récupèrent la propriété des sols, pour pouvoir plus aisément mener les opérations de rénovation ou de construction lorsqu’un terrain ou un immeuble change d’usage.
Priorité aux résidences principales
Autre anomalie : dans certaines villes où les travailleurs ont des difficultés à se loger, on trouve résidences secondaires et pieds à terre occupés très épisodiquement. Là encore, les communes doivent les récupérer ; elles trouveront facilement une forme d’indemnisation permettant à leurs anciens propriétaires de séjourner dans ces villes dans de bonnes conditions quand ils le souhaitent.
Faciliter les déménagements
Enfin, s’il existe des logements surpeuplés, qui empêchent les familles qui s’y trouvent de vivre décemment, il y a encore plus de logements sous-peuplés. Il ne devrait pas être très difficile de mettre en place un système permettant à ceux qui le désirent mais qui n’ont pas le courage ou les moyens de déménager d’aller vivre là où ils le souhaitent, dans un logement adapté à leur âge et à leur situation.
La bonne santé, ça économise
Troisième volet d’une vie décente : conserver aussi longtemps que possible le meilleur état physique et mental. Si la santé physique est de plus en plus menacée par les maladies chroniques, la santé mentale est minée par les conditions de vie et de travail usantes et humiliantes. Le coût de ces dégradations – qui appauvrissent en premier lieu la qualité de vie de ceux qui en souffrent – alimente une industrie des soins de plus en plus lourde. Inverser cette tendance prendra probablement des dizaines d’années. Mais dans l’immédiat, des améliorations considérables sont possibles.
De plus en plus de médecins généralistes réclament de sortir de leur isolement. Ils doivent être organisés en centres de santé et avoir à leur disposition la gamme la plus large de spécialistes, médicaux et paramédicaux, pour que ceux qui y ont recours reçoivent la réponse la mieux adaptée à leur état – une réponse qui n’est pas nécessairement médicale.
Tout le monde gagnera aussi à en finir avec l’usine à gaz du système de remboursement, assurance maladie et mutuelles, tarifs sans cesse manipulés, dépassements et autres. Chaque habitant s’abonnera à l’année dans un centre de santé qui recevra en contrepartie un versement forfaitaire dépendant de son âge ; c’est le centre de santé qui fera son affaire des analyses, de la pharmacie, des lunettes et des hospitalisations éventuelles, etc. Au lieu d’un système de soins où le patient est transféré d’un praticien à l’autre sans suivi véritable, on construira un système où tous les intervenants auront le temps et les moyens de rechercher la meilleure réponse pour le conserver en bonne santé.
Du travail, il y en a
Parmi la grosse dizaine de millions d’habitants en âge et en état de travailler et qui ne le font officiellement pas, tous n’ont pas envie d’avoir une activité sociale, et encore moins si les conditions doivent en être pénibles, dégradantes et humiliantes. Mais nombre d’entre eux sont prêts à se rendre utiles, s’ils peuvent en retirer une certaine satisfaction.
Depuis 25 ans, les effectifs des fonctions publiques ont augmenté plus fortement que la population dans son ensemble. Et pourtant, même avant que le gouvernement ne commence à réduire systématiquement les effectifs des fonctionnaires de l’État – notamment dans l’éducation – le sentiment général était déjà que les services qu’ils rendent et leurs conditions de travail se dégradaient. C’est vrai dans pratiquement tous les domaines dans lesquels l’État intervient directement ou par l’intermédiaire des hôpitaux et des collectivités territoriales : enseignement à tous les niveaux, santé, fonctionnement de la justice et prisons, police, entretien des routes, etc. Il semble qu’il n’y a que deux domaines où il n’y ait pas de pénurie : l’usage généreux de grenades lacrymogènes à la moindre occasion, et l’inauguration de musées.
Puisque l’État a fait le choix de délaisser progressivement des domaines essentiels pour le bien-être quotidien des habitants, il va bien falloir que ceux-ci les prennent en charge. La Poste en donne un exemple mineur, mais qui montre la voie à suivre. Le courrier des particuliers ne représente plus grand-chose dans son activité. Elle cherche donc à réduire par tous les moyens le coût des tournées des facteurs et celui des bureaux de poste.
On découvre alors que la Poste jouait un rôle qu’elle n’a jamais prétendu être le sien : un rôle de contact avec des personnes isolées ; un rôle d’accueil et d’accompagnement de gens peu habitués aux démarches administratives, voire même à l’envoi d’une lettre ou d’un colis. Il est facile de mettre fin à la dégradation continue des conditions de travail du personnel des bureaux de poste et du service apporté aux personnes les plus désemparées : retirons la gestion des bureaux de poste de proximité et des tournées de distribution à la direction générale de la Poste et confions-les à des associations postales locales formées par le personnel de la Poste, les utilisateurs et la municipalité ; ces associations pourront alors organiser les services au plus près des habitants, en y faisant contribuer tous les bénévoles soucieux de rendre ainsi service à leurs voisins.
Il sera bien sûr indispensable d’étendre cette approche aux autres services de proximité, à commencer par ceux qui touchent à l’enfance. Toutes les bonnes volontés ne seront pas de trop pour que les écoles offrent à tous leurs élèves une ambiance tranquille et des activités intéressantes.
Doux rêveurs, brigands, criminels
Nous savons bien que les orientations que nous voulons soumettre à la discussion vont provoquer moqueries et insultes. Aucune d’entre elles n’est pourtant nouvelle ou originale. Elles présentent toutes l’avantage de pouvoir être appréciées par chacun à partir de son expérience personnelle, sans être « spécialiste » de quoi que ce soit. Nous ne prétendons pas en décrire la mise en œuvre dans tous les détails : aucun présidentiable, aucun groupe d’experts, aucun parti politique n’est capable à lui seul de définir, et surtout de mettre en pratique, des changements qui ont pour but d’améliorer vraiment la vie quotidienne de la majeure partie de la population. Pour chacun de ces changements, il y a à travers tout le pays des dizaines de milliers, parfois des centaines de milliers d’habitants qui ont tiré de leur expérience quotidienne le désir de participer à de tels changements et les connaissances nécessaires. Nous expliquons plus loin dans quelles conditions ils doivent pouvoir le faire.
Mais nous attendons avec intérêt les arguments de tous ceux qui nous diront que rien de tout cela n’est possible. Ceux qui ne veulent pas de changement réel ont toujours mille bonnes raisons à lui opposer ; et derrière toutes ces raisons, il faut rechercher quelles situations acquises on veut ainsi défendre.
Répondons par avance à ceux qui nous traiteront à coup sûr de doux rêveurs : quand nous entendons parler des différentes solutions pour « sortir de la crise », comme c’est le cas depuis plus de trente ans, il nous est facile de répondre aux marchands d’illusions qu’ils savent très bien qu’il ne s’agit pas d’une crise, que c’est le nouvel état permanent de notre société et qu’on n’en sortira pas sans un long effort demandant de remettre en cause des façons de faire prétendument immuables.
Comme nous remettons en cause la propriété privée du sol, on nous reprochera de vouloir dépouiller la veuve et l’orphelin. Nous ferons remarquer que personne ne sera chassé de son logement, au contraire ; mais il s’agit de mettre fin à un enrichissement sans cause qui depuis des décennies accentue les inégalités et encourage la spéculation. Quant à nous accuser, en nationalisant la production et la vente des drogues, de vouloir empoisonner la jeunesse, ce serait pure hypocrisie puisque nous savons que seront ainsi grandement réduits la dangerosité de leur consommation et les crimes qui l’accompagnent actuellement. Et l’accusation d’être des criminels, nous pourrions l’adresser par exemple à ceux qui, pour le profit de quelques propriétaires et de quelques promoteurs, laissent construire des logements dans des zones inondables.
2012 : campagne pour les états généraux
La campagne présidentielle ne nous intéresse pas, car elle réduit toute discussion à un concours de beauté télévisuel ponctué de petites phrases. Elle n’est pas favorable au débat entre les habitants préoccupés par leur quotidien.
Même si le président peut en être le chef, ce sont tout de même les députés qui sont responsables du vote des lois. La campagne des législatives se déroule plus près des habitants : c’est elle que nous voulons mettre à profit pour mettre en route le mouvement pour les états généraux.
En effet : malgré les changements considérables qui bouleversent la société française depuis des dizaines d’années, les habitants n’ont jamais eu l’occasion de se réunir pour échanger sur la façon dont ils voudraient que s’organisent les relations entre eux et les institutions et les administrations qui sont supposées être à leur service.
Les élections législatives vont confirmer que les organisations politiques sont incapables de proposer les changements nécessaires à l’amélioration de la vie quotidienne de la grande majorité des habitants. Elles vont donc être l’occasion de rassembler les bonnes volontés qui, dans les mois qui suivront, vont préparer les états généraux à travers tout le pays. Et c’est bien sûr à ces états généraux que nous voulons participer par nos propositions et notre engagement.
Pour que ce mouvement prenne forme, il faut que ce projet soit porté à la connaissance des habitants dans au moins quatre cents circonscriptions de France métropolitaine. Un groupe de vingt personnes au moins sera nécessaire pour faire campagne dans chacune de ces circonscriptions – davantage, pour des raisons de distance, dans les circonscriptions rurales – et y présenter un candidat pour toucher au minimum tous les électeurs. Ces groupes diffuseront nos propositions, et celles qu’ensemble nous jugerons utiles d’y ajouter, interpelleront les candidats, inviteront tous les habitants à se préparer à vraiment décider ensemble de l’avenir qu’ils souhaitent.
Nous ne doutons pas que ce rassemblement de bonnes volontés autour de propositions concrètes, décidées à les soumettre au débat des états généraux, constituera un premier changement dans le fonctionnement de notre société.
Maintenant, vous savez comment être utiles en 2012 !
14 juin 2011
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