[...]
François Hollande. Incroyable métamorphose que celle opérée par le député de Corrèze en quelques mois ! Physique, d'abord. Politique, surtout. Il fut pendant dix ans le premier secrétaire du PS ? Le voici qui met désormais à distance le mot "socialisme", lui préférant celui, plus consensuel, de "République". Ses adversaires raillent son inexpérience gouvernementale ? Il la revendique et, semble-t-il, en pâtit si peu qu'il est, à ce jour, celui que l'opinion crédite de la "stature présidentielle" la plus affirmée. Officiellement candidat depuis le 31 mars, il affiche une priorité : l'avenir de la jeunesse. Il défend ainsi deux idées qui ne figurent pas dans le projet du PS : l'instauration d'un contrat de génération favorisant les entreprises qui embauchent des jeunes et gardent des seniors, et la création de 60 000 à 70 000 postes d'enseignant.
Dans l'opinion, M. Hollande s'est imposé comme le candidat du sérieux budgétaire, faisant de la lutte contre la dette et les déficits son objectif central, et de la réforme fiscale la mère de toutes les autres. Héritier d'une gauche mendésiste, comptant séduire par la crédibilité de son discours plutôt que par l'audace de ses promesses, il mise sur un style volontiers bonhomme pour courtiser cette partie centrale de l'électorat qui souhaite la défaite de M. Sarkozy sans adhérer aux idées socialistes.
Martine Aubry. A l'inverse de son principal rival, la maire de Lille se veut la plus fidèle porte-parole du projet adopté par le PS au printemps. Plutôt que de s'en démarquer, comme le font ses concurrents, elle a choisi de s'y conformer, en mettant l'accent sur quatre priorités (l'emploi, le pouvoir d'achat, l'éducation et la sécurité) et en promettant, si elle était élue, une loi sur le non-cumul des mandats.
Entrée tardivement en campagne, contrainte de faire de la surenchère sur sa propre détermination pour ne pas apparaître comme une candidate par défaut dont la présence dans la course ne s'expliquerait que par l'absence de Dominique Strauss-Kahn, Mme Aubry n'entend pas laisser à François Hollande le monopole du sérieux, mais revendique d'y ajouter l'ambition.
Reprenant le slogan mitterrandien "Changer la vie", elle s'adresse en priorité au coeur de l'électorat de gauche, et compte sur le vote des femmes et des jeunes, auprès de qui elle jouit d'un capital de sympathie supérieur à celui de son principal concurrent : aux premières, elle promet l'égalité salariale avec les hommes ; aux seconds, la création de 300 000 "emplois d'avenir" (dont 100 000 dans les six premiers mois de son mandat).
Assumant son image de femme de caractère, avec l'espoir d'en faire un atout face à celui dont elle raille volontiers l'irrésolution, ravivant le souvenir de ses années passées au gouvernement pour mieux faire apparaître le manque d'expérience de son rival, elle est enfin celle qui met le plus en avant ses réseaux, à la fois parmi les élus, dans la société civile et en Europe, notamment avec les sociaux-démocrates allemands.
Ségolène Royal. Si les élections se gagnaient au culot, la présidente de Poitou-Charentes serait élue haut la main. Des six candidats, elle est assurément celle qui conduit la campagne la plus atypique : par la ferveur singulière du lien qui l'unit à ses partisans, par sa détermination sans faille, enfin par ses formules étonnantes, qu'elle est la seule à se permettre - "Il y aura du ménage à faire. Et ce n'est pas plus mal que ce soit une femme qui soit élue pour faire le ménage. Un bon coup de balai, et hop !", a-t-elle par exemple déclaré à Villeurbanne (Rhône), lundi 12 septembre.
Se présentant comme la "voix des sans-voix" et la porte-parole des " indignés", Mme Royal mise sur trois atouts pour convaincre : un langage simple, censé en faire la seule candidate pouvant prétendre à représenter le peuple ; l'expérience unique d'avoir été la seule à avoir déjà conduit une campagne présidentielle ; et son action comme présidente de région, dont elle fait une promotion acharnée.
Mettant sous le boisseau toute référence au socialisme, Mme Royal défend un projet qui brouille délibérément les lignes politiques. Elle courtise la gauche radicale en promettant de bloquer les prix de cinquante produits de base ou d'interdire aux banques de spéculer. Fait signe à la droite en promouvant l'encadrement militaire des jeunes délinquants, ce qui lui a valu, mardi 13 septembre, un coup de pouce tactique de Nicolas Sarkozy, reprenant cette proposition à son compte. Elle prête l'oreille, enfin, aux "résignés" au moyen d'un "contrat avec la nation", qui prévoit la création d'un "comité de surveillance des engagements".
Arnaud Montebourg. A 48 ans, le député et président du conseil général de Saône-et-Loire est le plus jeune des six candidats. Il est aussi le seul qui, au cours de cette campagne, ait imposé dans le débat une notion nouvelle : la "démondialisation", dont l'essentiel consiste en la mise en oeuvre d'une politique protectionniste aux frontières de l'Europe.
Se posant en triple rénovateur (du PS, de la Ve République et du système capitaliste), cultivant accents antilibéraux et élans républicains, reprenant le flambeau du chevénementisme, l'étatisme en moins et l'écologisme en plus, M. Montebourg n'hésite pas - et il est le seul dans ce cas - à remettre en cause les obligations imposées par les traités européens en matière de réduction des déficits.
Manuel Valls. Pour le maire d'Evry et député de l'Essonne, cette campagne est l'occasion de donner une audience inédite à des idées qu'il défend depuis des années. Prônant l'austérité budgétaire au point de faire passer François Hollande pour un dangereux dépensier, tendant la main aux travaillistes britanniques quand Martine Aubry courtise les sociaux-démocrates allemands, rocardien dans sa vision de l'économie, républicain dans sa conception de l'autorité et de la laïcité, mais démocrate dans sa vision de la société (il défend ainsi l'idée de statistiques ethniques), il est le seul des cinq candidats socialistes à critiquer frontalement deux des idées-clés contenues dans le projet de son parti pour 2012 : la retraite à 60 ans et la création d'emplois d'avenir.
Très présent au début de sa campagne sur les terrains économique et fiscal, il entend désormais convaincre qu'il est possible de réformer en profondeur sans "dépenser un euro de plus".
Jean-Michel Baylet. A 64 ans, le sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne a vu le début de sa campagne plombé par la révélation, dans la presse, d'une mise en examen datant de 2009 dans une affaire de marché public.
Jouant volontiers le décalage, le président des radicaux de gauche compte user d'une faconde paterne pour tirer à boulets rouges contre le projet du PS qu'il juge rétrograde sur le plan économique, conservateur sur le plan social et timoré sur le plan sociétal : libéral aux accents libertaires, unique candidat à défendre l'idée d'une Europe fédérale, il est le seul à mettre au coeur de son programme le droit de mourir dans la dignité, le droit au mariage et à l'adoption pour les homosexuels et la légalisation du cannabis.
http://www.lemonde.fr/primaire-parti-socialiste/article/2011/09/14/se-depar…
Primaire PS 2011.
Le scrutin de désignation du candidat est prévu le 9 octobre 2011 ; si un second tour est nécessaire, un nouveau scrutin doit se tenir le 16 octobre suivant.
» Créer un nouveau parti politique
» Témoignage d´un véritable prêt acquis
» Témoignage d´un véritable prêt acquis
» Témoignage d´un véritable prêt acquis
» Témoignage d´un véritable prêt acquis
» Témoignage d´un véritable prêt acquis
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Témoignage, J'ai obtenir mon prêt avec Mr BERARD
» Mais que c'est-il passé en Islande ?
» Manifestation du 05 mai
» Ma profession de foi
» Appel des indignés de Paris pour une Constituante