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    [Agences de notation] Influences...

    Alter Egaux
    Alter Egaux


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    Message  Alter Egaux Mer 25 Jan - 6:48

    Troublantes similitudes entre 1931 et 2011 :

    En 1931, Moody's conduisait déjà la Grèce au chaos

    Dans le commentaire d'un article sur les agences de notation, une mariannaute rappelle l'épisode historique qui a vu l'agence Moody's dégrader la note de la Grèce, générant des troubles sociaux et politiques dans le pays avant l'arrivée au pouvoir du général Metaxas, fasciné par les régimes fascistes. Moody's exprimera ses regrets, annoncera la fin de la notation des dettes publiques avant de ressortir son funeste carnet de notes en 1975.

    « Lorsque Moody's a dégradé la Grèce en 1930, une sévère politique d'austérité a été mise en place et a abouti,bien entendu , à une dictature militaire, au point que Moodys a l'époque s'est excusée et a promis de ne plus noter les dettes « souveraines ». Depuis,on a eu la paix ! sauf que la commission européenne en mars 2010 a permis de nouveau à ces agences qui se contentaient de noter les entreprises,...de noter absolument TOUT, sous entendu : les dettes souveraines. Ces agences sont payées à la commande par des banques ou par des fonds de pension étrangers intéressés aux rendements à 2 chiffres. Depuis, PSA, mal notée, a décidé de délocaliser. Depuis,les taux d'intérêt de la Grèce sont passés à 18%, voire 25% à certains moments, ce qui a eu le « mérite » de multiplier la dette d'origine par 4 !!! » écrit Jocelyne Rivoallan en commentaire d'un article de la blogueuse Aliocha intitulé: « AAA: on veut bien s'indigner mais on a pas tout compris »

    C’est l’économiste Jean-Marc Daniel, qui, le plus récemment, est venu rappeler cet épisode historique méconnu.
    En 1909, John Moody, journaliste financier reconverti, crée la notation stricto sensu : sa société jauge les risques en s'appuyant sur une grille de notes, qui permet de résumer les risques pris par le créancier. S & P suit en 1916 et Fitch en 1924. La notation des Etats débute, elle, dès 1918...

    Au début des années 1930, le Trésor américain reproche aux agences de notation de n’avoir pas vu venir les faillites en chaîne des banques et la crise boursière de l'automne 1929. Elles entreprennent dès lors d‘élargir leur champ de compétence à la dette des états. Pendant la Grande Dépression, de nombreux pays européens n'ont pu faire face à leur dette : l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Roumanie. Mais les agences de notation ont alors essentiellement dans leur collimateur des pays latino-américains, victimes de la chute des cours des matières premières. Les agences baissent la note du Brésil et de la Bolivie, qui fera défaut en janvier 1931.
    A Washington, on reproche alors « aux agences de se concentrer sur la zone américaine et d’ignorer l’Europe » écrit Jean-Marc Daniel. Le doigt sur la couture du pantalon, les agences se penchent sur l’état du vieux continent. Moody’s « repère l’homme malade de l’Europe ». C’est la Grèce qui aura « le triste privilège d’avoir été, dans l’Europe des années 30, la cible régulière des agences de notation, alors dans leur « adolescence ».

    Etiqueté libéral de gauche, le premier Ministre Venizélos, un avocat Crétois considéré comme le fondateur de la Grèce moderne. Accusé par l’opposition monarchiste de ruiner l’Etat, il dit distinguer « la bonne dette qui prépare l’avenir de la mauvaise dette qui sert à payer les fonctionnaires ».

    Pas assez convaincant pour Moody’s qui dégrade la Grèce. Les taux d’intérêts augmentent. C’est l’escalade. Les exportations de produits agricoles, principales sources de revenu, diminuent. L'autre grande source de capitaux, les envois d'argent des Grecs émigrés, se tarit. Enfin, les prix flambent en Grèce. Venizélos essaie, dans un premier temps, de rester optimiste. Le 25 avril 1931, il supprime la liberté des changes et impose un cours forcé de la drachme. Le 1er mars 1932, il arrête les remboursements des emprunts contractés auprès de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Italie. Les critiques de l'opposition sont de plus en plus virulentes. Pour sauver sa majorité à la chambre lors de législatives qui s'annoncent, Venizélos décide de remettre en place la proportionnelle, qu'il avait critiquée en 1928 en disant qu'elle avait conduit le pays à l'anarchie. Il va aussi jusqu'à limiter la liberté de la presse pour modérer les attaques. Accusé de tendances dictatoriales, son parti est battu. Le retour au pouvoir des monarchistes s’amorce en 1935 avant le coup d’état du général Plastiras. Après une période de désordre, le Roi nommera le général Metaxas ministre de la guerre. S’inspirant des formes autoritaires du régime fasciste italien de Mussolini, il interdit les partis politiques. Il fait arrêter les opposants : près de 15,000 Grecs sont arrêtés et torturés durant les cinq ans de la dictature de Metaxás. Il déclara les grèves illégales et instaura la censure.

    Constatant l’étendue des dégâts politiques, Moody’s exprimera ses regrets s’engageant à ne plus noter les dettes publiques des états.

    Après guerre, les affaires des agences reprennent, même si elles arrêtent de noter les Etats, qui ne se financent plus guère sur les marchés. La polémique reprend en 1968, quand le maire de New York, furieux de voir sa ville dégradée, fustige S & P et met en cause la faiblesse de ses ressources humaines. Les agences répliquent en changeant de modèle économique : elles adoptent celui d' "emprunteur-payeur" - l'emprunteur paie désormais l'agence pour l'évaluer -, afin d'affiner leurs analyses. Mais à partir de 1975, le marché des obligations d'Etat repart. Les agences ressortent leurs carnets de notes pour évaluer les Etats, et à susciter la critique. Ainsi, elles ont accordé aux pays d'Amérique du Sud de très bonnes notes au début des années 1980, avant que ceux-ci n'enchaînent les faillites. Paradoxalement, bien que toutes ces « Sœur Anne » de la finance n’auront rien vu venir de la crise de 2008, multipliant les scandales, aggravant la situation des états mis au piquet, la référence aux notes dans les législations financières n'a jamais été aussi importante. Retour vers le futur.
    http://www.marianne2.fr/En-1931-Moody-s-conduisait-deja-la-Grece-au-chaos_a…
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    SCIBOR Serge


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    [Agences de notation] Influences... Empty en prolongement : Dettes publiques et la suite ...

    Message  SCIBOR Serge Mer 1 Fév - 16:26

    suite à ce texte instructif, je rebondis, un peu maladroitement/

    Dettes Publiques ...

    Quelques éléments de réflexion épars ...

    Je n'ai pas la prétention d'être un pontifiant économiste, de ceux ayant une chaise à leur nom réservée pour les grands-messes médiatiques ...
    Notamment sur une chaîne publique (chaise en chaîne) et l'émission *C dans l'air* avec l'impayable Yves Calvi et ses clones ...

    Les Saint Étienne et autres Roquette se relaient pour nous asséner qu'il n'y a pas d'autre solution face à la crise que l'austérité (le cache sexe de rigueur étant tombé !)
    Ah le délicieux Saint Étienne affirmant que nous « avions besoin d'un bon coup de pied dans le cul » (sic) et que cela serait salutaire ! L'individu en question peut-il répondre à la question suivante :
    « N'existe-t-il pas une légère différence entre celui qui donne le coup de pied et celui qui le reçoit ? » s'il n'en est pas capable la lucidité implique qu'il se taise !

    Mais sa « maxime » n'est pas sans fondement ...Pardon ... une glissade ... :
    Les donneurs « de coup de pied » se trouvent être un certain nombre de prédateurs de la finance ayant, pour chaussures, agences de notation, gouvernements ultra libéraux et économistes inféodés, les destinataires du shoot sont les peuples et divers outils pouvant améliorer leurs conditions de vie : les services publics !

    Intéressants ces services et biens publics car « dépeçables » à volonté en étant transférés au « privé » afin d'augmenter son champ d'action (actions ? Exactions ?) ... Les sources de profits réalisés sur des prestations indispensables (transports, écoles, hôpitaux etc) s'avèrent inépuisables !

    N'entendit-on pas dans une séquence de *C dans l'air* un docte personnage affirmer que la Grèce n'avait pas encore assez privatisé !Les dépeceurs s'impatientent !

    Et la sinistre antienne de la réduction des dépenses publique d'être reprise par les oracles de la faillite des états ... En langage clair : diminution du nombre de fonctionnaires et transfert à des sociétés privées d'importants secteurs d'activités antérieurement du domaine public !

    Et si nous en parlions des dépenses publiques ?

    La guerre en Libye servant de publicité à Dassault pour le Rafale (tiens, tiens) cela n'est pas une dépense publique ? Ah, j'oubliais, c'était pour une noble cause !
    De même pour l'intervention en Côte d'Ivoire ... bien sûr à caractère humanitaire et visant à défendre la démocratie ( Madame Ouatara a quelques « amitiés » avec la famille Bouygues ...)
    D'ailleurs le Rafale fut maintenu sous respiration artificielle durant des années par l'état français ... Dassault ne devrait-il pas rembourser une partie de cette aide maintenant ?!
    Donc tout cela n'appartient pas aux dépenses publiques ?
    De même que certaines subventions généreusement dispensées (sidérurgie avec le Baron Seillères, agriculture ...) sans contrepartie ! Notamment quant à la pollution des rivières bretonnes ... nécessitant d'autres dépenses publiques afin de rendre l'eau consommable (je n'ose potable ) ... et de lutter contre les algues nocives générées par cette aberration !
    Les détracteurs de la dette publique ne s'élèvent pas, curieusement, contre les dépenses inhérentes aux installations sportives « nécessaires » pour les « grands évènements » (coupe du monde de foot, coupe d'Europe à venir, jeux olympiques d'hiver etc ) et protestent peu contre les subventions que reçoivent certains clubs sauf pour ennuyer l'adversaire politique !
    J'ajoute que je n'ai rien contre le stade communal où les gamins et adultes vont s'aérer ...
    Dépenses publiques que le coût de la vie politique (1,70 € par voix lors des législatives soit 80 millions chaque année) les « salaires des ministres et parlementaires de tout poil ...
    loin de moi l'antiparlementarisme mais cela mérite d'être mis à côté des « gras salaires » versés aux profs, agents de l'équipement, infirmières etc ... tiens, les 600 millions d'euros de RTT dûs aux médecins hospitaliers représentent la même somme que le coût des sondages « peu utiles »commandés par les ministres de Sarkozy !!! Ou les cérémonies des voeux du même !

    Avant de cesser de déverser ma mauvaise humeur une remarque ... supprimer des services et emplois publics entraîne des désastres économiques (pas au sens des experts prétendus) villes et villages désertés, commerçants en difficultés par fonte de la clientèle ...
    En conclusion : les fonctionnaires et services publics sont un peu le contraire des autoroutes ...
    Pour elles «  Partout sauf chez moi » pour eux « nulle part sauf chez moi » ... la formulation serait à retravailler pour être plus percutante !

    Cordialement,
    Serge SCIBOR

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    Message  sitouayain Mer 1 Fév - 19:06

    Bravo Serge!
    et j'en rajoute:
    emouvons-nous raisonnablement,

    quand Borloo précise que les dernières niches d'action des associations et entreprises d'insertion, notamment les services à la personne appartiennent en priorité au "marché"

    quand un honnête députéd'une république bananière, montre bien que le Pwésident, n'a pwésentement pas besoin de fwauder pouw augmenter son bout de gras,
    et qu'il lui en reste assez pour avoir 500 000 amis sur facebook et que l'adversaire réenchanteur du rève fasciste (pardon, consumériste et classe moyenne) proposé par le système en met autant pour avoir le plus de followers sur twtitter(source)

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