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    Hommage aux grands anciens

    sitouayain
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    Message  sitouayain Ven 15 Avr - 10:50

    Citations de Gracchus Babeuf

    * « Si le peuple est souverain, il doit exercer lui-même tout le plus qu'il peut de souveraineté » (Journal de la confédération, prison de la Conciergerie, Paris, 1790)
    * « La terre n'est à personne, les fruits sont à tout le monde »


    RICHES :

    Si j'observe ensuite la faible minorité qui ne manque de rien, en dehors des propriétaires terriens, je la vois composée de tous ceux qui ne mettent pas de fait la main à la pâte, de tous ceux qui se contentent de calculer, de combiner, de travestir, de raviver et rajeunir sous des formes toujours nouvelles le très vieux complot à l'aide duquel on parvient à faire remuer une multitude de bras sans que ceux qui les remuent en tirent le fruit destiné, dès le principe, à s'entasser en grande masse sous la main des criminels spéculateurs, lesquels, après s'être entendus pour réduire sans cesse le salaire du travailleur, se concertent, soit entre eux, soit avec les distributeurs de ce qu'ils ont entassé, les marchands, leurs co-voleurs, pour fixer le taux de toutes choses de telle sorte que ce taux ne soit à la portée que de l'opulence.

    Lettre à Germain, 1795.

    PAUVRES :

    Car enfin, c'est du pauvre auquel on n'a point songé encore, c'est, dis-je, du pauvre qu'il doit être principalement question dans la régénération des lois d'un empire ; c'est lui la cause qu'il intéresse le plus de soutenir. Quel est le but de la société? N'est-ce pas de procurer à ses membres la plus grande somme de bonheur qu'il est possible? Et que servent donc toutes vos lois lorsqu'en dernier résultat elles n'aboutissent point à tirer de la profonde détresse cette masse énorme d'indigents, cette multitude qui compose la grande majorité de l'association?

    Lettre à Coupé, 1791.

    INEGALITE :

    Au lieu de cela, les lois sociales ont fourni à l'intrigue, à l'astuce et à la souplesse les moyens de s'emparer adroitement des propriétés communes... Mais ce n'est point là où s'est borné le mal, ces travaux sont devenus enfin une ressource absolument insuffisante pour chaque individu. Tout ayant concouru à ce que les petites fortunes s'engouffrent dans les grandes, le nombre des ouvriers s'est excessivement accru. Non seulement il est résulté que les salaires ont pu être diminué de plus belle, mais qu'une très grande quantité de citoyens s'est vue dans l'impossibilité de trouver à s'occuper, même moyennant la faible rétribution fixée par la tyrannique et impitoyable opulence et que le malheur avait impérieusement forcé l'artisan d'accepter.

    Cadastre perpétuel, 1789.

    Dans l'état naturel, tous les hommes sont égaux. Il n'est personne qui ne convienne de cette vérité. Pour justifier l'extrême inégalité des fortunes dans l'état de la société, on a dit cependant que, même dans l'état sauvage, tous les individus ne jouissaient pas rigoureusement d'une égalité absolue, parce que la nature n'avait point départi à chacun d'eux les mêmes degrés de sensibilité, d'intelligence, d'imagination, d'industrie, d'activité et de force ; point par conséquent les mêmes moyens de travailler à leur bonheur, et d'acquérir les biens qui les procurent. Mais si le pacte social était véritablement fondé sur la raison, ne devrait-il point tendre à faire disparaître ce que les lois naturelles ont de défectueux et d'injuste?

    Cadastre perpétuel, 1789.

    CONCURRENCE :

    La concurrence qui, loin de viser à la perfection, submerge les produits consciencieux sous des amas de produits décevants, imaginés pour éblouir le public qui n'obtient le vil prix qu'en obligeant l'ouvrier à se perdre la main dans les ouvrages bâclés, en l'épuisant, en l'affamant, en tuant sa moralité par l'exemple du peu de scrupule; la concurrence qui ne donne la victoire qu'à celui qui a le plus d'argent; qui, après la lutte, n'aboutit qu'au monopole dans les mains du vainqueur et au retrait du bon marché. la concurrence qui fabrique n'importe comment , à tort et à travers, au risque de ne pas trouver d'acheteurs et d'anéantir une grande quantité de matière première qui aurait pu être employée utilement mais qui ne servira plus à rien.

    Lettre à Germain, 1795.


    POUVOIR :

    La monarchie d'un seul ou de plusieurs tombe toujours nécessairement dans des mains impures et perfides. Celui qui accepte ce pouvoir est par cela seul perfide et impur. L'homme qui a accepté une fois de boire dans la coupe de l'autorité sans bornes est un tyran et le sera toujours.

    Lueurs philosophiques.

    FEMMES :

    Ne voit-on pas tous les jours des femmes mener à bien des négociations dans lesquelles les hommes les plus retors auraient échoués? Elles excellent donc dans la diplomatie - bon nombre d'établissements de commerce ont prospéré sous la direction de femmes, plus d'un mari n'a rétabli sa fortune et ses affaires délabrées qu'après en avoir confié la gestion à sa compagne plus intelligente et plus énergique que lui-même... Les ménages ainsi gouvernés ne sont pas rares. Combien de femmes sont les oracles de leurs maris qui n'entreprendraient rien, ne s'arrêteraient à aucune décision sans les avoir consultées?

    ...Vieille conjuration d'une moitié du genre humain pour retenir l'autre sous le joug...

    Cit. par Daline.


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    Message  sitouayain Ven 15 Avr - 14:31

    Maximilien Robespierre

    Opinion sur les subsistances


    Discours prononcé à la Convention le 2 décembre 1792

    [...]Les erreurs où on est tombé à cet égard me paraissent venir de deux causes principales :

    1° Les auteurs de la théorie ( du libre marché)n’ont considéré les denrées les plus nécessaires à la vie que comme une marchandise ordinaire, et n’ont mis aucune différence entre le commerce du blé, par exemple, et celui de l’indigo ; ils ont plus disserté sur le commerce des grains, que sur la subsistance du peuple ; et faute d’avoir fait entrer cette donnée dans leurs calculs, ils ont fait une fausse application des principes évidents en général ;c’est ce mélange de vrai et de faux qui a donné quelque chose de spécieux à un système erroné.

    2° Il l’ont bien moins encore adapté aux circonstances orageuses que les révolutions amènent ; et leur vague théorie fût-elle bonne dans les temps ordinaires, ne trouverait aucune application aux mesures instantanées, que les moments de crise peuvent exiger de nous. Ils ont compté pour beaucoup les profits des négociants ou des propriétaires, et la vie des hommes à-peu-près pour rien. Eh pourquoi ! c’étaient des grands, les ministres, les riches qui écrivaient, qui gouvernaient ; si ç’eût été le peuple, il est probable que ce système aurait reçu quelques modifications !

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    Message  sitouayain Ven 15 Avr - 15:39

    Propositions d’articles additionnels à la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen


    Maximilien de Robespierre


    24 avril 1793


    "(...)Posons donc de bonne foi les principes du droit de propriété : il le faut d'autant plus, qu'il n'en est point que les préjugés et les vices des hommes aient cherché à envelopper de nuages plus épais.

    Demandez à ce marchand de chair humaine ce que c'est que la propriété : il vous dira, en vous montrant cette longue bière, qu'il appelle un navire, où il a encaissé et ferré des hommes qui paraissent vivants : Voilà mes propriétés, je les ai achetées tant par tête. Interrogez ce gentilhomme, qui a des terres et des vassaux, ou qui croit l'univers bouleversé depuis qu'il n'en a plus; il vous donnera de la propriété des idées à peu près semblables.

    Interrogez les augustes membres de la dynastie capétienne; ils vous diront que la plus sacrée de toutes les propriétés est, sans contredit, le droit héréditaire, dont ils ont joui de toute antiquité, d'opprimer, d'avilir et de pressurer légalement et monarchiquement les 25 millions d'hommes qui habitaient le territoire de la France sous leur bon plaisir.(-)

    Aux yeux de tous ces gens-là, la propriété ne porte aucun principe de morale. Pourquoi votre Déclaration des Droits semble-t-elle présenter la même erreur? En définissant la liberté, le premier des biens de l'homme, le plus sacré des droits qu'il tient de la nature, vous avez dit avec raison qu'elle avait pour borne les droits d'autrui; Pourquoi n'avez-vous pas appliqué ce principe à la propriété, qui est une institution sociale; comme si les lois éternelles de la nature étaient moins inviolables que les conventions des hommes? Vous avez multiplié les articles pour assurer la plus grande liberté à l'exercice de la propriété, et vous n'avez pas dit un seul mot pour en déterminer le caractère légitime; de manière que votre Déclaration parait faite, non pour les hommes, mais pour les riches, pour les accapareurs, pour les agioteurs et pour les tyrans. Je vous propose de réformer ces vices en consacrant les vérités suivantes :

    « Art. 1er. La propriété est le droit qu'a chaque citoyen de jouir et de disposer de la portion des biens qui lui est garantie par la loi.

    « Art. 2. Le droit de propriété est borné, comme tous les autres, par l'obligation de respecter les droits d'autrui.

    « Art. 3. Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l'existence, ni à la propriété de nos semblables.

    « Art. 4. Toute possession, tout trafic qui viole ce principe est illicite et immoral.

    Vous parlez aussi de l’impôt pour établir le principe incontestable qu'il ne peut émaner que de la volonté du peuple ou de ses représentants; mais vous oubliez une disposition que l'intérêt de l'humanité réclame. Vous oubliez de consacrer la base de l'impôt progressif.. Or, en matière de contributions publiques, est-il un principe plus évidemment puisé dans la nature des choses et dans l'éternelle justice que celui qui impose aux citoyens l'obligation de contribuer aux dépenses publiques progressivement selon l'étendue de leur fortune, c'est-à-dire selon les avantages qu'ils retirent de la société. Je vous propose de le consigner dans un article conçu en ces termes :

    « Les citoyens dont les revenus n'excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance doivent être dispensés de contribuer aux dépenses publiques; les autres doivent le supporter progressivement, selon l'étendue de leur fortune."
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    miguel...


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    Message  miguel... Ven 15 Avr - 18:42

    sitouayain a écrit:
    Citations de Gracchus Babeuf

    Quel est le but de la société? N'est-ce pas de procurer à ses membres la plus grande somme de bonheur qu'il est possible?



    Dans l'état naturel, tous les hommes sont égaux. Il n'est personne qui ne convienne de cette vérité. Pour justifier l'extrême inégalité des fortunes dans l'état de la société, on a dit cependant que, même dans l'état sauvage, tous les individus ne jouissaient pas rigoureusement d'une égalité absolue, parce que la nature n'avait point départi à chacun d'eux les mêmes degrés de sensibilité, d'intelligence, d'imagination, d'industrie, d'activité et de force ; point par conséquent les mêmes moyens de travailler à leur bonheur, et d'acquérir les biens qui les procurent. Mais si le pacte social était véritablement fondé sur la raison, ne devrait-il point tendre à faire disparaître ce que les lois naturelles ont de défectueux et d'injuste?


    Je ne connaissais pas Gracchus Babeuf, et les citations que t'as indiquées plus haut sont pour le moins pertinentes.
    Les deux phrases ci-dessus me plaisent tout particulièrement.
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    Message  sitouayain Ven 15 Avr - 21:08

    le faisant passer pour un tyran sanguinaire, nos manuels d'histoire oublie que Robespierre était contre la peine de mort, pour l'abolition de l'esclavage, l'égalité homme femme et la limitation du droit de propriété au seuls besoins de première nécessité et pour une démocratie directe à partir des assemblées primaires locales

    babeuf n'a pas eu un meilleur sort, le plus souvent on le passe sous silence ou on le présente comme un agitateur jusqu'auboutiste, mais il fait partie des hommes les plus lucides de son temps!

    et que dire des anarchistes?

    Proudhon:

    "Oui, tous les hommes croient et répètent que l'égalité des conditions est identique à l'égalité des droits ; que propriété et vol sont termes synonymes ; que toute prééminence sociale, accordée ou pour mieux dire usurpée sous prétexte de supériorité de talent et de service, est iniquité et brigandage : tous les hommes, dis-je, attestent ces vérités sur leur âme ; il ne s'agit que de le leur faire apercevoir."

    quelle plus saine lecture que Quest-ce que la Propriété?
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    Message  marc Sam 16 Avr - 19:03

    Qui n'a pas lu dans sa jeunesse ...

    Spartacus, évadé avec une poignée de gladiateurs, a rallié au long de son périple une armée d'esclaves et d'exclus.

    "Nola, Suessula, Calatia avaient capitulé. Capoue résista".
    (...)
    "A Capoue, d'abord une joie méchante : La rivale, Nola, avait capitulé" ! (...)
    "Dans une ville prospère comme Capoue, les Esclaves et la Plèbe menaient une existence si misérable, à cause de la chèreté des vivres, du chômage, et de l'arrogance encore plus intolérable des patriciens qu'ils saluèrent d'abord avec joie un évennement d'ou pouvait sortir un changement de leur conditions, car hormis leurs chaînes, ils n'avaient rien à perdre."
    (...)
    "L'armée de Spartacus arriva deux semaines plus tard sous les murs de Capoue, Elle trouva les portes fermées et la population, libre ou asservie, unanimement et ardamment hostile (...) Comment expliquer un tel revirement quand, une semaine auparavent, le peuple exigeait l'ouverture des portes et réclamait l'arrivée de Spartacus libérateur ?"
    (...)
    "A Capoue, le vent avait tourné. Les amis du Peuple discouraient à chaque carrefour, sur les marchés sous les portiques. Nul sénat ne les avait appelés, nul parti ne les avait soudoyés ; Mais ils étaient là, fidèles à leur devoir; C'étaient des patriotes. Ils mettaient les Esclaves et la Plèbe en garde contre les folles erreurs, contre la guerre civile, les actes irréparables. Ils ranimaient la confiance du Peuple dans la République, dans la grande famille des citoyens (romains). Ils gagnaient le coeur des esclaves en leur annonçant qu'en signe de confiance le conseil allait les armer. Ainsi l'esclave aurait l'occasion de défendre son maître ..."
    (...)
    "C'est en leur mettant le fer en main qu'on désarme le plus sûrement les esclaves, tant est terrible l'aveuglement de ceux qui sont obligés de regarder la lumière au sortir d'une longue obscurité."
    Spartacus (IV) 1939 A. Koestler

    Ici romancé, le symbole de l'esclave qui se libère de ses chaînes n'en est pas moins l'idéal qui a accompagné l'opprimé dans toutes les civilisations, pourvu qu'il eût conscience de son oppression. Les amis du Peuple : Ceux qui s'en prévalent, non seulement ne le sont pas toujours, mais même lorsqu'ils le sont, comme ici, leur rôle est parfois contraire à l'intérêt collectif : Ici la collectivité des esclaves et de la plèbe ou, la collectivité au sens le plus large, l'intérêt collectif ...
    du vivant, humanité inclue.
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    Message  sitouayain Sam 16 Avr - 22:04

    schéma de constitution des athéniens au IVè siècle

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